Léon-Paul Fargue est né le 4 mars 1876 à Paris. Il fait de bonnes études au collège Rollin, au lycée Janson-de-Sailly, puis brièvement au lycée Henri IV où il se lie avec Alfred Jarry.
Etudiant, il hésite entre la littérature, la musique et la peinture. Après quelques essais à Pont-Aven sur les traces de Gauguin, il choisit finalement d'écrire et publie en 1895 sa première uvre : Tancrède. Il traîne dans la bohème de Montmartre sous l'ombre de Verlaine et du Cabaret du Chat Noir, puis il rencontre Mallarmé, Valéry, Gide ou Vuillard. Il participe à la création de revues : La Croisade, avec Francis Jourdain et Maurice Tourneur, L'Art Littéraire, avec Alfred Jarry. Le Mercure de France puis la Plume publient bientôt ses poèmes.
En 1900, après trois ans de service militaire dans l'Est, Fargue retrouve Paris et épisodiquement la fabrique de son père, verrier d'art et céramiste, dont il héritera à la mort de celui-ci en 1909.
Dès 1902, il est introduit dans la sphère musicale, aux côtés de Ricardo Viñes et Maurice Ravel, avec qui il formera la fameuse bande des "Apaches d'Auteuil". Parallèlement il se lie avec Charles-Louis Philippe et Marguerite Audoux, amitiés qui aboutiront au "groupe de Carnetin", havre amical loué près de Paris, où la poésie et la décontraction règnent en maîtres.
Il ne publie presque rien durant cette période, cependant il participe aux débuts de La Nouvelle Revue Française. En 1909, il rencontre Valery Larbaud et ce sera le début d'une amitié importante. Enfin en 1912 paraît Poèmes son second livre, fondateur par son utilisation des mots et de la langue, qui fera des émules et qui lui assurera la notoriété auprès de gens très divers, d'Apollinaire à Claudel, d'Alain-Fournier à Proust.
Mobilisé en 1914 à Laon, il sera rapidement réformé et retrouvera, autour de la libraire Adrienne Monnier, ses amis Jean Cocteau et Erik Satie, lequel composera peu après six mélodies sur les Ludions. Rue de l'Odéon se crée la confrérie des"Potassons"qui s'élargit aux fidèles de La Maison des Amis des Livres et rassemble les amateurs, aussi divers que Claudel ou Valentine Hugo, de poésies, d'arts et de contrepèteries.
Dans les années 20, Fargue fonde et dirige la prestigieuse revue Commerce avec Valery Larbaud et Paul Valéry, relayé par Jean Paulhan. Il se lie avec certains surréalistes notamment Philippe Soupault et Robert Desnos, côtoie Malraux, Saint- Exupéry, Joyce, Beucler ou Michaux. Il publie son oeuvre poétique seconde manière, en prose, dans Commerce, qu'il rassemble dans Espaces et Sous la lampe en 1929.
Les années 30 sont marquées par une nouvelle activité, trés prolixe, la chronique journalistique, qui donnera des essais sur des sujets très divers, de la critique littéraire à des thèmes beaucoup plus légers comme les aléas de la mode, mais où l'art, la poésie et l'homme sont omniprésents. Ils seront réunis plus tard dans Déjeuners de soleil et Dîners de lune.
Il recevra pour D'après Paris le prix de la Renaissance en 1932, sera élu à l'Académie Mallarmé en 1937, et sera membre de l'Académie Ronsard. En 1939 il publie son livre le plus connu, qui lui servira aussi de surnom : Le piéton de Paris.
Peu avant la seconde guerre mondiale, Fargue rencontre sa future femme, le peintre Chériane, chez qui il s'installe boulevard Montparnasse.
En 1941 il publie Haute solitude parfois considéré comme son chef d'oeuvre poétique. En 1943, au cours d'un repas avec Picasso, il est frappé d'hémiplégie et restera paralysé. Il n'en continue pas moins à écrire et reçoit en 1946 le grand Prix de la Ville de Paris.
Il meurt à 71 ans, le 24 novembre 1947, chez lui à Paris.
Son oeuvre comprend des poèmes en prose et en vers : Tancrède, Poèmes, Pour la musique, Vulturne, Ludions, D'après Paris, Haute solitude ...
mais aussi des chroniques et des essais : Sous la lampe, Le piéton de Paris, Lanterne magique, Méandres, Pour la peinture ...